Astronomie

Astuce : Bloquer la pollution lumineuse sur ses photos de nuit

Quel paradoxe en astrophotographie, de vouloir capter de la lumière tout en étant gêné par de la lumière. Paradoxe en apparence puisque nous voulons capter une lumière naturelle tout en étant éblouie par de la lumière artificielle.

Une pollution assez peu évoquée

Comparée aux autres sources de pollutions comme la pollution de l’air, les déchets ou la pollution industrielle de l’eau par exemple, la pollution lumineuse a l’air inoffensive. Malgré ce que l’on peut croire, elle a bien un impact sur notre santé.

Notre corps obéit au cycle du jour/nuit, les lumières artificielles viennent perturber notre horloge interne, le cas le plus évident reste la lumière de nos appareils électronique (téléphone/télévision…). Mais si elle nuit à l’homme c’est aussi un véritable fléau pour les insectes et animaux qui s’orientent habituellement grâce à la lumière de la lune ou des étoiles.

Qui n’a jamais vu des insectes se coincer et mourir dans nos lampadaires ? En effet, l’éclairage public est responsable en grande partie de la pollution lumineuse dans le monde.

Combattre la pollution lumineuse ?

C’est le but de l’ANPCEN. Cette association lute pour préserver la Nuit sous le credo : « La vie a besoin de la nuit, la nuit a besoin de nous« . Ils veulent tout simplement réinventer l’éclairage public. Pour en faire un éclairage utileéconomique  et respectueux : Proposition de l’ANPCEN

Pour comprendre pourquoi la pollution lumineuse est nocive vous pouvez lire cette page.

Comment réduire cette pollution sur mes photos ?

Lorsque l’on veut prendre une photo du ciel, beaucoup l’on déjà remarqué, un ou plusieurs halo orangé font leur apparition sur l’horizon

Pour la petite anecdote, j’étais en Islande, un soir alors que l’alerte AuroreBoreal était de 10% (ce qui est trés faible mais bon, toute ma vie est basé sur de l’espoir) je me décide à sortir pour tenter d’en photographier une malgré la couverture nuageuse. En sortant de l’hotel avec mon trepied et mon materiel, une personne m’interpelle en me demandant où je compte aller. Je lui répond que je vais chercher un coin un peu plus sombre en dehors du village pour possiblement observer et photographier des aurores Boréales. Là il me montre une photo qu’il vient de prendre depuis le parking du chalet en me disant :  » Tu la vois ? Elle est là, « a little bit glowy and shinny yellow » avec un émerveillement assez spectaculaire. En réalité la lueur qu’il avait capté provenait de la petite ville d’à coté malheureusement…

Il a fait la gueule quand je lui ai expliqué c’est sur. Mais je me suis rattrapé en lui expliquant qu’il était possible de bloquer cette lumière parasite sur nos photos pour passer de ça à ça.

sans filtre CLS
30sec F : 4.5 ISO 3500
avec filtre CLS
30sec F : 4.5 ISO 3500

Explication de la lumière :

Décomposition de la lumière

La lumière c’est avant tout de l’énergie. De l’énergie qui voyage à travers le temps et l’espace. Celle-ci est découpée en longueur d’onde.

C’est un terme que tu as déjà dû entendre pendant tes cours de physique.

La lumière visible, c’est celle que l’œil humain peut percevoir. Pour information elle va de 380nm à 720nm environs. Oui nous ne pouvons pas voir les rayonnements infrarouge ou ultraviolet.

Spectre visible de la lumière

Dans l’Univers, chaque éléments rayonne à sa façon. Certaines nébuleuses n’émettent de la lumière que dans le spectre de l’ultraviolet par exemple. (rayonnement de l’hydrogène)

Sur terre, nos appareils fonctionnent de la même façon. Une ampoule rayonne grâce à une réaction chimique. Les éclairages public utilisent encore pour la plupart des lampes à vapeur de sodium ou de mercure. La couleur orangée de nos éclairages vient confirmer le spectre d’émission de ces lampes :

spectre d’émission d’une lampe à vapeur de Sodium

On constate que le rayonnement principale du Sodium se passe entre 550nm et 650nm. Comment bloquer ces longueurs d’onde du-coup ? Tout simplement avec un filtre idoine.

Les filtres CLS :

Longueurs bloquées par le filtre CLS

En optique, l’usage de filtres est habituel. Il permet simplement de bloquer une partie de la lumière pour ne garder que ce que l’on veut.

Les filtres CLS sont utilisé en astronomie pour observer ou en astrophotographie pour bloquer l’impact de la pollution lumineuse sur son capteur. On constate grâce au graphique que ce filtre bloque en partie le rayonnement des vapeurs de mercure et de sodium.

Alors comment et où se procurer ce filtre ?

Un filtre CLS pour Télescope

La société Astronomik développe depuis quelques années, des filtres à destination de télescopes qu’il suffisait de glisser au bout de son oculaire pour une observation confortable. C’est depuis l’apogée du numérique et la démocratisation de la technologie qu’ils se sont penchés sur la création de filtre « clip-in« .

Ces filtres ont la même fonction que ceux utilisé pour les télescopes, sauf qu’ils viennent directement se « clipser » devant le capteur de notre appareil photo. C’est rapide, ça n’endommage pas le capteur et ça le protège même des poussières. (pratique pour les hybrides). J’ai un A7sII et voilà à quoi ça peut ressembler :

Une fois clipsé devant le capteur, il suffit de replacer son objectif ou adapteur T2 pour pouvoir reprendre une activité photographique.

Il est évident que ce filtre fausse la balance des couleurs, shootez en RAW et retravaillez là en post, ça vous laissera plus de liberté.

Où acheter ?

Le filtre présenté ici s’appel CLS-Filter. Il est dédiée au blocage des raies d’émission de la light pollution. Mais Astronomik en proposent une bonne flopée comme des filtres UHC, H-alphaII… Qui sont utilisés en fonction des objets photographiés et de leur rayonnement.

Ce filtre coûte 200e et est disponible ici :

Sinon la solution economique reste toujours la même, se barrer, loin des villes et de tout ça.

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